Ostéopathie Humanitaire étudiante
L'OSTEOPATHIE
Qu’est-ce que l’ostéopathie ?
« […] c'est une connaissance scientifique d'anatomie et de physiologie, utilisée par une personne intelligente et habile, capable de l'appliquer à l'homme malade ou blessé par des tensions, des coups, des chutes, une anomalie mécanique ou un accident. »
Andrew Taylor Still (1902)
Définition de l'ostéopathie selon le Référentiel Métier Ostéopathe® : l'ostéopathie consiste, dans une compréhension globale du patient, à prévenir, diagnostiquer et traiter manuellement les dysfonctions de la mobilité des tissus du corps humain susceptibles d'en altérer l'état de santé.
Ses fondements
Comme nous l’avons déjà dit précédemment (voir Historique), l’ostéopathie développée par le Dr Still est le fruit d’une remise en question, d’influences, de rencontres ou encore de son vécu ; Mais elle est avant tout le fruit de l’expérience. Ainsi l’ostéopathie se base sur un certain nombre de principes et de fondements pratiques et pragmatiques. Ce sont ces derniers qui font de l’ostéopathie un concept, plus qu’une technique, avec lequel l’ostéopathe raisonne.
L'unité du corps humain
Bien qu'ayant une spécificité propre, chaque structure est en relation plus ou moins importante avec le reste de l'organisme. Le corps constituant ainsi une unité fonctionnelle. Ainsi toute contrainte exercée sur une structure corporelle, aussi infime soit-elle, est susceptible de se répercuter ailleurs dans notre organisme. Le corps humain et donc une grande machine, et l’ostéopathe en est son mécanicien. De plus, l’homme faisant partie intégrante de son environnement, le traitement ostéopathique ne se limite pas aux différentes pertes de mobilité aux seins des tissus, mais aussi à certains ajustements extérieurs (activité physique, ergonomie de travail, alimentation, etc.).
Interrelation entre structure et fonction
L'intégrité d'une structure est en lien avec celle de sa fonction et inversement.
Autorégulation du corps et autoguérison
Jusqu'à un certain degré, le corps est capable de s'autoréguler et ainsi donc de se défendre face à diverses contraintes. C'est lorsque ses capacités de défense et de régulation sont dépassées que la pathologie s'installe.
La cause à effet
Un des grands principes ostéopathiques, en lien direct avec la notion de globalité du corps humain est sans conteste la relation de cause à effet. Ce qui signifie que tous symptômes ou douleurs que nous présentons n’est en fait que l’effet d’une cause qui peut-être locale ou non, voir extérieure à l’organisme (hygiène alimentaire, activité, etc.).
Ce qui explique pourquoi l’ostéopathe ne se contente pas de bilanter la zone douloureuse, mais s’intéresse aussi à d’autres structures plus ou moins éloignées, ainsi qu’à notre environnement extérieur.
La libre circulation
Afin de préserver la santé il est indispensable que les différentes structures corporelles soient mobiles. Ainsi la circulation des fluides (sang, lymphe, etc.), la mobilité articulaire et des différents tissus du corps doivent-être libres de toute contrainte.
Un brin d'histoire...
En bref
C’est officiellement le 22 juin 1874 à 10H00 du matin très précise que l’ostéopathie fut « découverte » par le médecin américain Andrew Taylor Still (1828-1917), cependant elle n’est pas le fruit d’une illumination, bien au contraire. L’ostéopathie est avant tout le résultat d’une évolution longue de plusieurs millénaires.
Il faut comprendre qu’à cette époque la médecine pratiquée dans les contrées sauvages américaines était bien loin d’être équivalente à celle des grandes villes de la côte Est et de l’Europe. En effet elle se qualifiait d’héroïque de par le courage dont faisait preuve le patient, et n’avait que très peu évolué depuis le XVIIIe siècle (saignées, poisons, drogues, etc.).
Dans ce contexte, ce pionnier du Wild West américain n’eut de cesse dès 1855 de trouver un moyen juste et naturel de guérison. Le 22 juin, ne marque en fait que le moment où il comprit la cohérence de sa quête, mais ce n’est que plus tard qu’il nomma sa découverte « Ostéopathie ». Ses succès thérapeutiques furent tels qu’il décida par la suite d’enseigner son concept. C’est ainsi que la première école d’ostéopathie vit le jour en 1892 à Kirksville, Missouri.
Plus de détails
"L'histoire du développement de l'ostéopathie coïncide avec la vie du Dr Andrew Taylor Still. Les deux sont tellement liées qu'il est presque impossible de les séparer."
Booth, E.R. (1906). History of Osteopathy: and Twentieth-Century Medical Practice
Afin de bien comprendre le développement du concept ostéopathique par son fondateur, le docteur Andrew Taylor Still (1828-1917), il est indispensable de se replonger un temps soit peu dans le contexte socioculturel de l'époque.
Projetons-nous aux Etats-Unis d'Amérique, au beau milieu du XIXe siècle. Voilà plus de 300 ans, depuis l'an 1513 avec la découverte de la Floride par Ponce de León, que les explorateurs européens arrivaient sur ces nouvelles terres. Les premiers arrivants s'installèrent majoritairement sur la côte Est du pays, cependant la volonté de prêcher la parole de Dieu, la soif d'aventure et de conquête ou encore la nécessité, poussèrent certains colons à partir vers l'Ouest. Ce territoire n'était à l'époque qu'une vaste contrée sauvage où les Amérindiens et la Nature régnaient en maître.
Les explorations successives menèrent les pionniers jusqu'à l'embouchure du Mississipi et ce ne fut qu'au XVIIIe siècle que la colonisation à l'ouest du fleuve s'amorça. La frontière Ouest Américaine n'était donc qu'une vaste ligne mouvante, et ce jusqu'en 1890.
Nous arrivons maintenant en 1828, année de naissance du Dr Still. Andrew vit le jour en Virginie mais très tôt sa famille partit pour la frontière de l'époque. C'est ainsi qu'il vécut la plus grande partie de sa vie entre le Missouri et le Kansas, régions austères et dangereuses.
Le contexte médical de l'époque était d'autant plus particulier qu'en 1829 le président Jackson vota une loi selon laquelle quiconque pouvait pratiquer une profession, non pas en fonction de ses diplômes mais de ses compétences, et ceux jusqu'en 1870. Ainsi le titre de docteur se donnait dans la majorité des cas par transmission direct de père en fils ou de maître à élève.
De plus, bien loin de la médecine pratiquée dans les grandes villes de la côte Est et de l'Europe, la pratique médicale de la frontière était qualifiée de médecine Héroïque, de part l'héroïsme du patient. En effet à caractère plus que moyenâgeux, cette médecine initiée en 1780 se composait essentiellement de saignées, d'ingestion de mercure, etc. puis par la suite d'utilisation d'alcool ou encore de drogues.
C'est ainsi que le jeune A.T. Still commença sa pratique médicale au près de son père en 1849, Abraham, prêcheur méthodiste. En effet à cette époque et en ce lieu qu'était la frontière, la médecine était bien souvent pratiquée par les religieux. Mais peu à peu et comme d'autres avant lui, ce jeune docteur commença dès 1855 à remettre en question la dangerosité et l'inefficacité de la médecine frontalière. Puis par la suite une série d'évènements tragiques comme le décès de sa femme, de plusieurs de ses enfants ou encore de son père, sa fonction officiel d'infirmier et officieuse de chirurgien lors de la guerre de sécession, mais aussi une sommes importantes de rencontres et d'influences tant médicales que philosophiques ou spirituelles, poussèrent le Dr Still vers l'élaboration d'une nouvel discipline destiner à rendre à l'homme son droit immuable : La santé.
Et, le 22 juin 1874 à 10h00 précise, il nous dit découvrir ce qu'il nomma bien plus tard : Ostéopathie. Cette date marque en fait le moment ou le docteur Still comprit la cohérence de sa quête.
Dès lors Andrew Still n'eu de cesse de protéger et faire grandir son enfant, et à partir de 1892 il commença à l'enseigner en dehors du cercle familial dans son école située à Kirksville, Missouri.
Peu à peu, le concept traversa les frontières et les époques pour parvenir entre nos mains.
